Changement d’heure : cyclistes, adaptez votre sécurité

Changement d'heure Passage à l'heure d'hiver

Dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 octobre 2025, la France est passée à l’heure d’hiver. Une heure de sommeil en plus, certes, mais aussi des trajets à vélo qui se déroulent désormais davantage dans l’obscurité. Avec le passage à l’heure d’hiver, les jours raccourcissent et la vigilance s’impose pour tous les cyclistes. Qu’ils utilisent leur vélo personnel ou les services de vélos en libre-service comme ceux proposés par Mobicity.

L’impact concret du changement d’heure sur les cyclistes

Le passage à l’heure d’hiver modifie profondément les conditions de circulation des cyclistes. Avec le recul d’une heure, vos trajets du soir se déroulent désormais plus tôt à la tombée de la nuit. Un trajet de retour qui s’effectuait en plein jour fin septembre se fait maintenant au crépuscule, voire dans l’obscurité complète.

Cette transition survient brutalement. Du jour au lendemain, les cyclistes se retrouvent à pédaler dans des conditions de visibilité dégradées auxquelles ils n’étaient plus habitués depuis le printemps. Le corps et les réflexes n’ont pas eu le temps de s’adapter progressivement comme lors du raccourcissement naturel des journées.

La Sécurité Routière constate chaque année un pic d’accidentalité après le week-end du changement d’heure, particulièrement pour les usagers vulnérables comme les piétons, cyclistes et utilisateurs de trottinettes.* Les heures de pointe du matin et du soir (7h-10h et 17h-19h) sont les plus accidentogènes en hiver.**

Ce que dit le Code de la Route

Le Code de la Route impose des équipements obligatoires pour circuler à vélo, particulièrement importants lors de la période hivernale. Ces obligations ne sont pas de simples recommandations mais des exigences légales dont le non- respect peut entraîner une amende de 11 euros par équipement manquant.

L’éclairage constitue la première obligation. Un feu blanc ou jaune doit être installé à l’avant du vélo, et un feu rouge à l’arrière. Ces feux sont obligatoires de nuit, mais également de jour en cas de visibilité insuffisante (brouillard, pluie intense, tunnel). Les feux doivent être fixes ou clignotants, visibles à au moins 150 mètres, et en bon état de fonctionnement.

Le gilet rétro-réfléchissant est obligatoire pour tout cycliste circulant hors agglomération la nuit ou de jour lorsque la visibilité est insuffisante.

Cette obligation s’étend également aux passagers transportés dans un siège enfant ou une remorque. En agglomération, le gilet reste fortement recommandé même s’il n’est pas légalement obligatoire.

Les dispositifs réfléchissants complètent ces équipements : catadioptres orange sur les côtés des roues et sur les pédales, catadioptre blanc à l’avant, catadioptre rouge à l’arrière.

Ces éléments passifs réfléchissent la lumière des phares des véhicules motorisés et augmentent considérablement la visibilité du cycliste.

Les chiffres qui alertent sur la visibilité

La plupart des accidents à vélo ont lieu au crépuscule ou de nuit. Cette période concentre une part disproportionnée des accidents mortels impliquant des cyclistes par rapport au temps de circulation total.

Un cycliste bien éclairé est visible à 150 mètres par les automobilistes.*** Cette distance permet à un véhicule roulant à 90 km/h de s’arrêter à temps en cas d’urgence. À l’inverse, un cycliste sans équipement lumineux n’est perceptible qu’à 30 mètres, soit la distance d’arrêt d’un véhicule circulant à seulement 50 km/h. En dessous de cette distance, l’accident devient inévitable.

La Fédération française des Usagers de la Bicyclette (FUB) rappelle régulièrement l’importance de la visibilité lors de ses campagnes de sensibilisation.

Porter des vêtements clairs et réfléchissants en plus des éclairages réglementaires améliore significativement la distance de détection par les automobilistes.

Le risque est particulièrement élevé aux intersections, où se concentrent de nombreux accidents vélo-voiture. Dans l’obscurité, les angles morts des véhicules s’agrandissent et les automobilistes ont plus de difficultés à évaluer la vitesse et la trajectoire des cyclistes.

Conseils pratiques pour rouler en sécurité l’hiver

Plusieurs mesures simples permettent de réduire considérablement les risques lors des trajets hivernaux à vélo. La préparation et l’anticipation constituent les maîtres-mots d’une pratique sécurisée.

Vérifiez vos éclairages avant chaque trajet. Les batteries des feux avant et arrière se déchargent plus rapidement par temps froid. Ayez toujours des batteries de rechange ou un système de recharge. Pour les vélos à assistance électrique proposés par Mobicity, les éclairages sont généralement alimentés par la batterie principale du vélo, garantissant une autonomie supérieure.

Anticipez la tombée de la nuit, surtout en fin d’après-midi. Entre octobre et février, le soleil se couche entre 17h et 18h. Un trajet commencé à 16h30 peut se terminer dans l’obscurité complète. Consultez les horaires de coucher du soleil et allumez vos feux dès le crépuscule, même s’il fait encore partiellement jour.

Privilégiez les vêtements clairs ou réfléchissants. Un blouson noir absorbe la lumière tandis qu’une veste claire la réfléchit. Les équipements avec bandes réfléchissantes sont particulièrement efficaces. De nombreux accessoires existent : brassards, clips réfléchissants pour chevilles, couvre-sac à dos fluorescents, housses de casque haute visibilité.

Réduisez votre vitesse et doublez votre vigilance aux intersections. La nuit, les distances sont plus difficiles à évaluer et les obstacles (nids-de-poule, branches) apparaissent plus tardivement. Ralentissez systématiquement aux carrefours, même lorsque vous avez la priorité. Établissez un contact visuel avec les automobilistes avant de traverser.

Adaptez votre itinéraire si possible. Privilégiez les rues bien éclairées et les pistes cyclables sécurisées. Certains parcours agréables l’été deviennent dangereux l’hiver s’ils sont mal éclairés ou isolés. N’hésitez pas à faire un petit détour pour emprunter un trajet plus sûr.

Entretenez régulièrement votre vélo. Des freins efficaces sont encore plus cruciaux lorsque la visibilité diminue et que la chaussée peut être humide ou glissante. Vérifiez également la pression des pneus, qui baisse plus rapidement par temps froid.

Les équipements recommandés au-delà du minimum légal

Si le Code de la Route définit des obligations minimales, les experts en sécurité routière recommandent d’aller au-delà pour maximiser sa protection.

  • Les feux supplémentaires améliorent significativement la visibilité. Un feu rouge supplémentaire sur le casque ou le sac à dos augmente la hauteur à laquelle vous êtes visible, particulièrement utile dans la circulation dense où votre feu arrière peut être masqué par d’autres véhicules.
  • Les bandes LED rechargeables à fixer sur le cadre, les rayons ou les bras créent un effet de mouvement qui attire davantage l’attention que des feux fixes. Ces accessoires abordables (10 à 30 euros) se révèlent redoutablement efficaces.
  • Les pneus à bandes réfléchissantes constituent un investissement judicieux. Lorsque les roues tournent, ces bandes créent un effet visuel qui signale immédiatement la présence d’un cycliste, même de profil.
  • Le gilet airbag pour cyclistes représente une protection supplémentaire en cas de chute. Bien que plus coûteux (250 à 400 euros), ces dispositifs se déclenchent automatiquement lors d’une chute et protègent efficacement le cou, la clavicule et le thorax.

Les vélos en libre-service, une solution sûre l’hiver

Les services de vélos en libre-service comme ceux déployés par Mobicity présentent des avantages spécifiques pour les trajets hivernaux. Les vélos sont systématiquement équipés des éclairages réglementaires, alimentés par la batterie principale du vélo à assistance électrique.

Ces éclairages sont régulièrement vérifiés lors des opérations de maintenance préventive. Les utilisateurs n’ont pas à se soucier de l’état des batteries ou du fonctionnement des feux. Dès le déverrouillage du vélo, les éclairages s’activent automatiquement.

Les flottes de vélos en libre-service sont également adaptées aux conditions hivernales : pneus en bon état pour une adhérence optimale, freins régulièrement révisés, position de conduite droite offrant une meilleure visibilité. L’assistance électrique permet de maintenir une vitesse constante sans effort excessif, évitant ainsi la transpiration excessive qui peut provoquer un refroidissement dangereux à l’arrêt.

Pour les services comme Solexyclette à Grasse, Getslib’ aux Gets ou les vélos de Châteaubriant-Derval, la maintenance est assurée par les équipes de Mobicity qui interviennent régulièrement pour garantir la sécurité et la fiabilité des vélos.

L’adaptation des collectivités au changement d’heure

Les collectivités qui proposent des services de vélos en libre-service adaptent également leurs infrastructures à la période hivernale. L’éclairage des stations de vélos et des cheminements cyclables devient crucial pour la sécurité et l’attractivité du service.

Certaines communes renforcent l’éclairage public sur les principaux axes cyclables pendant l’hiver. D’autres installent des dispositifs d’éclairage automatique sur les stations de vélos, s’allumant dès la tombée de la nuit pour faciliter la prise et la dépose des vélos.

La communication auprès des usagers s’intensifie également en automne. Rappels sur les équipements obligatoires, conseils de sécurité, sensibilisation aux risques spécifiques de la période hivernale : les collectivités multiplient les canaux d’information pour accompagner leurs usagers.

Voir et être vu : un impératif vital

Le changement d’heure rappelle chaque année cette règle fondamentale de la sécurité à vélo : voir et être vu. Ces quatre mots résument l’essentiel de la prévention des accidents en période de faible luminosité.

Voir signifie disposer d’un éclairage avant suffisamment puissant pour détecter les obstacles, les nids-de-poule, les plaques d’huile ou les branches. Un feu avant de qualité éclaire la route sur 10 à 20 mètres, permettant d’anticiper et d’adapter sa trajectoire.

Être vu implique de se rendre visible sous tous les angles : de face avec le feu blanc, de dos avec le feu rouge et les catadioptres, de profil avec les catadioptres latéraux et les vêtements réfléchissants. Cette visibilité à 360 degrés est essentielle aux intersections.

Alors avant de partir pour votre prochain trajet à vélo, vérifiez vos lumières, ajustez votre gilet réfléchissant et redoublez de vigilance. L’hiver à vélo peut être parfaitement sûr avec les bons équipements et les bons réflexes !

Sources :

*Ministère de l’Intérieur : Communiqué de presse sur le changement d’heure, octobre 2022

** ONISR : Observatoire national interministériel de la sécurité routière) Passage à l’heure d’hiver, données 2019-2023

*** Sécurité Routière : Campagne « Voir et être vu »