À l’occasion de la Journée internationale de la montagne du 11 décembre, focus sur une révolution silencieuse qui transforme les territoires alpins : l’essor des flottes de VAE en libre-service. De nouvelles solutions de mobilité partagée qui redessinent les habitudes de déplacement des touristes et des populations locales.
Une évolution majeure des comportements en montagne
Pendant des décennies, la montagne rimait systématiquement avec voiture pour rejoindre les pistes, accéder aux hébergements ou simplement se déplacer entre les différents points d’une station. Cette époque semble aujourd’hui révolue. Les territoires alpins découvrent progressivement les vertus des flottes de vélos électriques en libre-service pour transformer radicalement la mobilité des touristes et des skieurs.
Cette évolution s’inscrit dans une prise de conscience globale des enjeux environnementaux liés au tourisme de montagne. La Journée internationale de la montagne, célébrée chaque année depuis 2003 à l’initiative de l’Assemblée générale des Nations Unies, vise notamment à mettre en lumière les opportunités et les contraintes liées au développement des régions montagneuses. En cette année 2025, déclarée année internationale de préservation des glaciers, ces questions prennent une dimension particulièrement cruciale.
Des enjeux climatiques qui appellent des solutions concrètes
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon l’ADEME, la mobilité représente 52% du bilan carbone d’une journée de ski. Un constat qui pousse les stations de montagne à chercher des alternatives concrètes et durables pour réduire leur impact environnemental tout en maintenant leur attractivité touristique.
C’est dans ce contexte que les flottes de vélos électriques en libre-service émergent comme une solution particulièrement pertinente. Ces services offrent une accessibilité immédiate sans nécessiter d’investissement personnel, tout en démocratisant le vélo en relief grâce à l’assistance électrique. Ils rendent possibles des déplacements qui semblaient jusqu’ici impossibles pour le grand public. Fini le temps où seuls les sportifs aguerris pouvaient envisager de se déplacer à vélo en montagne.
Cette technologie, accessible via des services en libre-service, ouvre de nouveaux horizons, permettant aux familles, aux seniors ou aux personnes moins sportives d’adopter ce mode de transport écologique même dans des environnements vallonnés ou en altitude, sans contrainte d’achat ou de stockage.
Une approche complémentaire de l’offre existante
L’un des atouts majeurs des flottes de vélos électriques en libre-service réside dans leur positionnement complémentaire par rapport à l’offre touristique existante. Contrairement à ce que l’on pourrait craindre, ces nouveaux services ne concurrencent pas l’offre traditionnelle de location de VTT ou les activités sportives de montagne. Au contraire, ils créent de nouveaux usages pour les trajets courts utilitaires : rejoindre les commerces du centre-ville, accéder aux remontées mécaniques, se rendre aux hébergements ou simplement découvrir le territoire de façon douce et autonome.
Cette complémentarité favorise l’émergence d’un écosystème de mobilité partagée plus riche et diversifié, où chaque solution trouve sa place selon les besoins spécifiques des utilisateurs.
Les Gets : un modèle de réussite alpine
La station savoyarde des Gets illustre parfaitement le potentiel de cette nouvelle mobilité. Avec son service Getslib’, la commune a enregistré une saison record en 2024, démontrant l’engouement croissant pour cette alternative de transport.
Les chiffres témoignent de ce succès : 7 271 trajets réalisés, soit une augmentation de 12% par rapport à 2023, pour un total de 24 463 kilomètres parcourus. Au-delà de ces statistiques d’usage, l’impact environnemental se révèle significatif avec 34,82 tonnes de CO2 économisées sur une seule saison.
« Ce sont des vélos très agréables pour rouler » témoigne le responsable du service, soulignant la satisfaction des utilisateurs face à cette nouvelle offre de mobilité. Cette appréciation positive se reflète dans l’usage croissant du service et contribue à son adoption progressive par une clientèle diverse.
Un mouvement qui se généralise
Le succès des Gets n’est pas un cas isolé. De Méribel à Termignon, d’Albertville à Beaufort, les expérimentations de flottes de vélos électriques en libre-service se multiplient et transforment progressivement le quotidien des stations de montagne.
Ces initiatives témoignent d’une volonté partagée des territoires alpins d’innover en matière de mobilité durable. Chaque expérimentation apporte ses spécificités selon les contraintes locales, la topographie du territoire ou les besoins particuliers de la clientèle touristique.
Cette diversité d’approches enrichit l’ensemble du secteur et permet de tester différentes solutions avant leur déploiement à plus large échelle.
L’avenir de la mobilité montagnarde
La montagne invente ainsi sa mobilité de demain : douce, accessible et respectueuse de son environnement exceptionnel. Cette évolution s’inscrit dans une démarche globale de transition vers un tourisme plus durable, capable de concilier développement économique et préservation des écosystèmes montagnards.
En cette année internationale de préservation des glaciers, chaque geste compte pour préserver ces territoires fragiles. L’adoption de services de mobilité partagée comme les flottes de vélos électriques en libre-service participe de cette nécessaire évolution vers un modèle touristique respectueux de l’environnement.
Ces solutions de mobilité partagée ne constituent qu’une pièce de ce puzzle complexe, mais leur développement rapide en montagne témoigne de la capacité d’adaptation et d’innovation des territoires alpins face aux défis contemporains.
Cette révolution silencieuse de la mobilité montagnarde ne fait que commencer. Elle préfigure sans doute des transformations plus larges dans notre façon de concevoir et de pratiquer le tourisme en montagne, plaçant la durabilité au cœur des préoccupations.
